Une histoire d'amour

Une pièce et une mise en scène d’Alexis Michalik

 

Avec Pauline Bression, Juliette Delacroix, Alexis Michalik, Marie-Camille Soyer et Violette Guillon (en alternance avec Lior Chabbat et Amélia Lacquemant)

 

Vue à La Scala de Paris le 15 janvier 2020

Du grand Michalik, auteur, metteur en scène et comédien

J’attendais beaucoup de cette nouvelle pièce d’Alexis Michalik, et lorsque l’attente est grande, il arrive souvent qu’elle conduise à la déception. Rien de cela ne s’est produit : je me suis régalée !

Katia et Justine vont vivre une belle histoire d’amour jusqu’à ce qu’elles décident d’avoir un enfant par insémination artificielle. Lorsque Katia tombe enceinte, Justine finit par la quitter. On retrouve Katia 12 ans plus tard alors qu’elle est très malade. Elle prend contact avec son frère William pour lui demander de s’occuper de sa fille.

Le titre de cette pièce « Une histoire d’amour » est très simple. En fait ce sont plutôt des histoires d’amour que vont vivre les personnages : l’amour de deux femmes, l’amour d’une mère pour sa fille, l’amour d’un homme pour sa compagne, l’amour d’un oncle et de sa nièce. Toutes ces relations sont traitées avec beaucoup de sensibilité. Quelle émotion !

On retrouve ici toutes les composantes du théâtre moderne combinées avec finesse. Le chant, avec lequel les comédiens introduisent le spectacle. La danse, gracieusement interprétée par Claire dans sa robe rouge qui donne parfaitement l’illusion du rêve et se prête bien aux hallucinations de William. Les projections, sur le fond de la scène, pour marquer le lieu et le temps. Les scènes courtes et multiples qui font penser au rythme du cinéma et qui tiennent les spectateurs en haleine. Les changements de décors rapides opérés par les comédiens qui contribuent au dynamisme de la pièce. Les changements de rôles et de costumes qui se succèdent avec vivacité. Les décors épurés qui suffisent pourtant à situer le lieu et créer une ambiance. Les dialogues qui fusent pour exprimer colère, peine, joie. Les hallucinations pour que tout ne soit pas vraisemblance. Les thèmes de société, abordés intelligemment et ils sont nombreux, la famille, l’homosexualité, l’insémination artificielle, les enfants chez les couples homosexuels, l’alcoolisme, la maladie, la mort. L’humour, même pour aborder les sujets délicats, et en particulier dans la bouche de William qui a le sens de la répartie et du second degré. L’émotion qui se lit sur le visage des comédiens, Alexis Michalik a souvent les larmes aux yeux.

Du théâtre comme je l’aime, qui raconte le destin d’hommes et de femmes attachants avec dynamisme, humour, intelligence et sensibilité. Et surtout qui a le grand mérite d’être accessible à tous. Le public était debout pour les applaudissements, c’est un signe qui ne trompe pas. Que du bonheur !

Mon appréciation :
5/5

Cet article a 1 commentaire

  1. Bravo pour ce bel article, qui m’a fait revivre – un peu – ce moment de théâtre jouissif et bouleversant !

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