Textes de Judy Brady, Pauline Boudry, Nicoleta Esinencu, Julie Gilbert, Jean-Luc Lagarce, Bruno Latour, Renate Lorenz, Alexandra Ostrovski, Paul B. Preciado, Marguerite Yourcenar
Mise en scène de Sarah Calcine et Joséphine de Weck
Avec Christina Antonarakis, Wissam Arbache, Marie-Madeleine Pasquier
Et Jocelyne Rudasigwa à la contrebasse
Vu au Poche/GVE le 20 février 2020 dans la mise ne scène de Sarah Calcine
Et le 24 février 2020 dans la mise en scène de Joséphine de Weck
Deux spectacles intimistes pour des textes forts
Manifesto(ns)! est proposé sous deux formes différentes par deux metteuses en scène : Sarah Calcine et Joséphine de Weck. Chacune a choisi des textes ou extraits de textes parmi ceux soumis par le Poche/GVE et a développé son propre montage et sa propre mise en scène. Des points communs aux deux versions bien sûr. Les comédiens sont les mêmes, et dans les mêmes costumes. Christina Antonarakis, la fougue de la jeunesse, Wissam Arbache, la justesse du ton et Marie-Madeleine Pasquier toute en finesse. La scène est la même, sauf que la table présente dans la version Calcine a disparu dans la version de Weck. On est donc portés dans le même univers, et au deuxième spectacle on a l’impression de voir le second épisode d’une série. Cela n’a rien de dérangeant, au contraire cela donne une unité.
Autre point commun aux deux versions de Manifesto(ns)!, l’impression de partager un moment intimiste avec les comédiens. Il faut dire que nous étions peu nombreux à chacune des représentations et cela contribue probablement à l’échange entre public et comédiens. Ceux-ci nous accueillent en discutant nous et partagent leur univers. Pendant le spectacle de Joséphine de Weck, ils donnent à chacun d’entre nous un petit verre pour trinquer avec eux. En discutant après avec les autres spectateurs, on saura que certains ont eu de la vodka et d’autres de l’eau. Voilà une belle illustration d’un système faussement égalitaire …
Du spectacle de Sarah Calcine, j’ai surtout retenu trois textes magnifiques et bouleversants. Celui de Julie Gilbert qui nous plonge dans les rues des Pâquis à Genève à la rencontre d’un dealer sans papiers. Celui de Judy Brady qui réclame une femme à la maison pour l’aider au quotidien « I want a wife ». Et celui de Paul B. Preciado qui compare l’homosexualité et la transsexualité à des snipers qui frappent au hasard.
Dans le spectacle de Joséphine de Weck, j’ai retenu trois thèmes. Le rêve américain pour les jeunes étrangers qui déchantent vite une fois arrivés aux USA. L’Europe comme terre d’asile. Et la révolution des femmes au Kurdistan qui se battent contre l’EI et la Turquie, pour la liberté et la démocratie.
Quant à ma préférence, je dirais qu’elle va à la version Calcine. J’ai trouvé le spectacle plus vivant, peut-être grâce à l’idée du Monopoly comme fil conducteur. Ce symbole du capitalisme contraste avec les textes engagés et donne du rythme au spectacle. D’autre part, les textes de cette version m’ont plus touchée et j’ai ressenti beaucoup d’émotion en particulier avec ceux que j’ai mentionnés plus haut. Des textes coups de poing qui font réfléchir, des manifestes auxquels on ne peut qu’adhérer.
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