Texte de Yvette Théraulaz
Mise en scène de Stefania Pinnelli
Avec Yvette Théraulaz, Lee Maddeford au piano et la voix off de Jean Keraudren
Vu au 57 du Théâtre de Carouge le 26 janvier 2020
Un spectacle musical façon cabaret à l’ancienne
Yvette Théraulaz aborde dans ce spectacle sa relation avec les hommes et évoque plus généralement les relations hommes-femmes. J’y ai vu trois parties. Elle commence par nous faire des confidences sur les hommes qui ont marqué sa vie : son père, ses amants et son fils.
Puis elle change de registre et aborde le harcèlement sexuel. La transition se fait avec des extraits de rap misogynes et obscènes. J’ai été choquée par les textes des rappeurs qu’elle a nommés, et dont je n’ai pas retenu les noms. Elle s’indigne que de telles paroles soient tolérées alors que racisme et antisémitisme sont bannis des médias. Je m’indigne avec elle. Elle dénonce le harcèlement sexuel et témoigne de ce qu’elle a vécu dans sa jeunesse et de ce qu’elle a vu. A l’heure du #MeToo, elle dénonce aussi les non-dits qui sont une forme de complicité.
Elle termine sur une note d’espoir pour les relations entre hommes et femmes. Il est possible de s’aimer et de se respecter malgré nos différences. Les hommes doivent apprendre à partager les privilèges dont ils ont bénéficié jusqu’à présent, mais cela va encore prendre du temps.
Ses textes pleins de poésie sont intercalés de chansons de quelques grands interprètes francophones remixées par Lee Maddeford, qui l’accompagne au piano, tout en la regardant avec un sourire béat.
Malheureusement, je n’apprécie pas beaucoup sa façon de chanter. C’est un spectacle de qualité, mais un peu vieillot et qui peinera à séduire les jeunes. En revanche je ne peux qu’approuver son discours contre les prédateurs sexuels. On a besoin de féministes comme Yvette Théraulaz pour faire avancer les choses.
