Pièce d’Eugène Ionesco
Mise en scène de Cédric Dorier
Avec Nathalie Goussaud-Moser, Agathe Hauser, Denis Lavalou, Florian Sapey, Anne-Catherine Savoy, Raphaël Vachoux
Coproduction de la Compagnie Les Célébrants, du Théâtre Kléber-Méleau et du Théâtre de Carouge
Vue au Théâtre de Carouge le 8 janvier 2020
Une agonie bien longue
Cette pièce du théâtre de l’absurde est une réflexion sur la mort créée en 1962 par Eugène Ionesco. Le roi Béranger 1eragonise : on lui prédit qu’il sera mort dans une heure et demie à la fin du spectacle. La reine Marguerite et le médecin tentent de lui faire accepter sa mort prochaine, tandis que la jeune reine Marie l’encourage à s’accrocher à la vie. Deux reines que tout oppose, la première est sérieuse et rationnelle alors que la seconde est frivole et sensible. Un garde et une bonne complètent le tableau royal.
Notre attitude face à la mort est un sujet difficile à traiter. Ionesco en fait le thème principal de sa pièce en détaillant les étapes par lesquelles doit passer un mourant : le déni, la colère, la tristesse et finalement l’acceptation. Malheureusement, ce processus prend du temps et la pièce est vraiment trop longue. Je ne peux blâmer que l’auteur et certainement pas Cédric Dorier qui réalise une mise en scène magnifique.
Le décor en mouvement circulaire est beau et astucieux, il confine les acteurs dans un espace réduit qui contraste avec le noir de la grande scène. Les costumes sont colorés, et une couleur spécifique est attribuée à chaque personnage. Le tout fait penser à un tableau vivant où l’on retrouverait les œuvres de Velasquez et de David modernisées. Un éclairage subtil et des projections vidéo mettent encore la scène en valeur. On a même droit à un intermède musical où les comédiens chantent, voilà qui est bienvenu pour nous tenir éveillés …
Décidément, le théâtre de l’absurde n’est pas ce que je préfère, mais bravo à Cédric Dorier pour cette performance scénographique exceptionnelle.
