Pièces de guerre en Suisse

Texte de Antoinette Rychner

Adaptation et mise en scène de Maya Bösch

Avec Barbara Baker, Lola Giouse, Olivia Csiky Trnka, Guillaume Druez, Fred Jacot-Guillarmod, Laurent Sauvage et Valerio Scamuffa

Production de la Compagnie Sturmfrei en collaboration avec la Comédie de Genève et le Théâtre de Vidy-Lausanne

Vue à la Comédie de Genève le 29 novembre 2019

Du théâtre politique dans la Suisse d’aujourd’hui

Antoinette Rychner, auteure suisse, a écrit des fragments de texte entre 2015 et 2019 sur des sujets politiques et d’actualité qui la réoccupent. Au départ, elle ne pensait pas que ses écrits seraient mis en scène de cette façon. Le projet s’est mis en place en cours d’écriture. En particulier, suite au travail expérimental organisé lors du Festival Ecrire et mettre en scène aujourd’hui à Caen en 2016, auquel Antoinette Rychner et Maya Bösch ont collaboré. C’est finalement cette dernière qui a commandé le texte pour le mettre en scène. Il a ensuite pris la forme d’une trilogie en s’inspirant ouvertement de l’auteur britannique Edward Bond. Celui-ci a écrit dans les années 80 une pièce en trois parties « War plays » qui montre l’effet d’une guerre nucléaire détruisant l’humanité.

Le spectacle est constitué de 3 parties. La première, intitulée Rétablissement de la peine de mort, est la plus courte et la plus intense à mon avis. Elle montre l’incompréhension d’une jeune femme face à un militant qui souhaite rétablir la peine de mort en Suisse. La performance de Lola Giouse est impressionnante.

La seconde partie, Les Ennemis, est la plus longue. Elle réunit les 7 comédiens qui se relaient pour jouer de nombreuses scènes, seuls ou à plusieurs sous forme de monologues, dialogues, fragments ou citations. On retrouve les ennemis de la Suisse dans la violence, le terrorisme, le refoulement des migrants, l’intolérance, l’extrême droite. Le décalage entre la Suisse démocratique, privilégiée et prospère avec les situations de violence met mal à l’aise. Cette partie se termine sur une note d’optimisme avec le résultat encourageant de deux votations récentes.

La dernière partie, Grande paix, est selon moi la plus hétéroclite et confuse. A nouveau constituée d’une série de scènes juxtaposées, elle rassemble traditions folkloriques suisses, éducation et conflits dans le monde.

@ Laura Spezio

Le décor noir fait de plateformes montées comme des échafaudages permet aux 7 comédiens d’être présents sur scène dans des espaces différents. Il est sobre et laisse la place principale au texte, texte que l’on retrouve parfois aussi sur des afficheurs lumineux.

Même si je ne me suis pas ennuyée, j’ai trouvé cette pièce de presque 2h30 trop longue. Ce qui n’enlève rien à la qualité du spectacle. Pièces de guerre en Suisse est une pièce rythmée, engagée et intéressante qui dénonce les travers de notre société et nous pousse à nous interroger sur notre engagement pour la démocratie.

Mon appréciation :
3.5/5

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