Pièce de Yasmina Reza
Mise en scène de Georges Guerreiro
Avec Vincent Bonillo, Marie Druc, Carine Barbey, Valentin Rossier
Vue le 12 juin 2019 dans la Tour Vagabonde au parc Trembley à Genève dans le cadre du Tour Vagabonde Festival
Cette pièce a été créée en 2008 à Paris par Yasmina Reza et elle a été adaptée au grand écran par Roman Polanski dans le film Carnage.
La merveilleuse Tour Vagabonde
Je me réjouissais beaucoup d’aller enfin voir une pièce dans le cadre de ce festival et de retourner dans cette tour que je trouve magique. J’avais un peu peur de la combinaison pièce résolument contemporaine et décor moyenâgeux de la tour. Finalement, une fois qu’on est dans la pièce, on arrive à en oublier le lieu. Même si c’est certain que ce décor apporte un plus aux pièces classiques.
Quand une bagarre d’enfants remet en question la vie des adultes
La pièce se déroule dans le salon de Michel et Véronique qui ont invité Alain et Annette à venir discuter de l’agression de leur fils par celui des seconds. Les deux couples, qui se rencontrent pour la première fois, sont au début assez froids et réservés, et ils vont finir par se déchirer. On va assister à des querelles entre les deux couples et au sein de chaque couple.
On retrouve de nombreux thèmes de société actuels dans cette pièce : bien sûr les relations familiales, de couple ou encore parents-enfants, mais aussi l’engagement pour les pays en voie de développement, le pouvoir des multinationales, la défense des avocats, etc.
Le texte et les dialogues sont percutants, mais ils pourraient l’être encore plus. J’ai ressenti une certaine frustration car je pense que l’auteur aurait pu aller encore plus loin dans les excès de comportement et d’échanges. J’avais déjà ressenti cela avec la célèbre pièce « Art » du même auteur.
Les quatre comédiens jouent tous très bien et sont parfaits dans leur rôle :
- Véronique (Marie Druc), femme engagée avec ses airs de gauchiste humanitaire
- Michel (Valentin Rossier), grossiste en quincaillerie pragmatique
- Annette (Carine Barbey), conseillère en patrimoine, précieuse et fausse
- Alain (Vincent Bonillo), avocat mal éduqué qui ne s’intéresse pas aux autres
A noter que Valentin Rossier est à l’origine de ce festival. Vous trouverez une interview de lui sur le site du Temps, où il explique son amour des pièces classiques et que le festival est appelé à se renouveler s’il rencontre du succès. Pourvu que ce soit le cas !
Le décor sur scène est tout simple, la Tour Vagabonde le rend chaleureux, et le parc Trembley qui l’accueille est magnifique. En plus ce soir-là, il faisait très beau, je ne suis pas certaine que j’aurais été aussi enthousiaste si j’avais dû traverser tout le parc sous une pluie battante comme ce fut le cas ces derniers jours …
Festival qu’on espère retrouver en 2020 à Genève !