Interview de Michèle Cart

Fondatrice et directrice d’Opéra-Théâtre, metteur en scène et comédienne

Vous exercez un métier un peu particulier. Comment vous est venue cette vocation ?

Lorsque j’étais petite, mon père a été chef des chœurs du Grand Théâtre de Genève et je l’accompagnais parfois. J’étais fascinée par cet endroit magique et c’est de là que vient mon envie de travailler dans l’opéra.

Quel a été votre parcours ?

Après ma maturité à Genève, je savais que je voulais exercer un métier en relation avec le spectacle et je pensais plutôt aux décors et à la scénographie. Ne sachant pas comment m’y prendre pour exercer un tel métier, je suis allée à l’entrée des artistes du Grand Théâtre et j’ai abordé Jean-Marie Simon, un metteur en scène dont j’avais lu un article. Il a accepté de me prendre comme stagiaire dans les ateliers du Grand Théâtre. J’ai ensuite fait un autre stage d’une année à la régie où j’ai vu tous les métiers des coulisses : accessoiriste, éclairagiste, … et j’ai compris que j’avais envie de faire de la mise en scène. Ensuite je suis devenue assistante du metteur en scène de théâtre et d’opéra François Rochaix. J’ai travaillé à Genève, à Neuchâtel, aux États-Unis, au Royaume Uni. En parallèle, j’ai suivi une formation de comédienne. Tous ces bagages et l’apprentissage des différents métiers de la scène m’ont permis de de diriger des comédiens et de devenir metteur en scène. 

Quels types de spectacles mettez-vous en scène ?

J’ai choisi de me spécialiser dans les opéras pour et/ou avec la jeunesse. En effet, c’est un secteur peu développé qui m’intéresse beaucoup et c’est le moyen de faire connaitre et apprécier l’opéra aux jeunes. C’est souvent parce qu’ils ne connaissent pas qu’ils pensent ne pas aimer. D’une part, je mets en scène des opéras classiques, mais plus courts pour qu’ils soient adaptés aux jeunes, et d’autre part, je mets en scène des opéras plus modernes écrits pour la jeunesse.

Qu’est-ce qui vous plaît dans le travail avec les jeunes ?

J’aime beaucoup la spontanéité des jeunes et c’est très enrichissant de travailler avec eux. La direction de jeunes sans expérience est bien différente de celles d’artistes professionnels et donne parfois lieu à des surprises. On ne sait pas du tout où on va et c’est un défi complet. Mais c’est génial de voir ces jeunes qui travaillent comme des pros: c’est un vrai cadeau. C’est plus stressant que de travailler avec des adultes mais probablement plus gratifiant.

Rose & Rose

En quoi consiste votre métier ?

La plus grande partie de mon travail de metteur en scène est artistique. C’est à dire la recherche des oeuvres, le montage de l’équipe et la préparation du spectacle: décors, costumes, accessoires, direction des artistes et répétitions. Je dois aussi consacrer beaucoup de temps aux démarches administratives : monter un dossier, rechercher des salles, des sponsors et subventions, gérer le budget, faire la promotion des spectacles, contacter les médias, … Ce n’est pas la partie que je préfère, mais c’est indispensable pour la réussite de chaque projet.

Combien de spectacles montez-vous chaque année ?

Je monte 2 spectacles par année. En 2019, j’ai mis en scène Rose & Rose, de Alvaro Bello, uniquement avec des élèves du Cycle de la Florence et je commence à préparer « Le petit Ramoneur », de Benjamin Britten pour cet automne, que j’ai traduit en français, qui réunit de artistes professionnels et des enfants.

Rose & Rose

Cet article a 1 commentaire

  1. Merci pour cet article !

    J’ai l’habitude de regarder beaucoup de films mais ce blog donne envie d’aller plus souvent au théâtre. Et j’ai beaucoup aimé « l’Ecole des Femmes » de Molière.

    A bientôt

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