Small g, une idylle d’été

D’après un roman de Patricia Highsmith

Adaptation et traduction de Mathieu Bertholet

Mise en scène de Anne Bisang

Avec Raphaël Archinard, Tamara Bacci, Léonard Bertholet, Lola Giouse, Cédric Leproust, Rudi van der Merwe et Zoé Schellenberg

Vu à la Comédie de Genève le 29 janvier 2020

Sur scène, le Jakob’s, un bar des années 90 plus vrai que nature. Un canapé s’avance, et il se transforme en appartement au besoin des différentes scènes. Le Jacob’s sert de chassé-croisé à tous les personnages. Le week-end, il prend le nom de Small g, g pour gay, car c’est aussi un lieu de retrouvailles pour la communauté gay zurichoise.

Rickie se remet difficilement de la disparition de son amant Petie qui a été assassiné un soir dans la rue. Luisa travaille comme apprentie couturière chez Renate, dite la vieille sorcière, qui l’héberge sans lui laisser de liberté. Teddie, fils à maman qui rêve de devenir journaliste, débarque dans le quartier et tant Rickie que Luisa ne sont pas insensibles à son charme. Freddie, flic marié et bisexuel, recherche les aventures avec Rickie. Quant à Dorrie, elle devient vite amoureuse de Luisa. Au milieu de tous ces personnages, le barman du Jacob’s sert de lien.

Au début, on se perd un peu avec les prénoms masculins qui ont tous la même sonorité, Rickie, Petie, Freddie, Teddie. Ce n’est probablement pas dû au hasard, ils sont tous sympathiques et bienveillants. D’ailleurs de tous les personnages sur scène, seule Renate, homophobe et tyrannique, est détestable.

La mise en scène est pleine d’humour avec l’utilisation de micros, de bruitages, de voix off et de commentaires. La pièce est rythmée : musique, danse et quelques projections de portraits contribuent à son dynamisme.

Tous les comédiens sont formidables, mais j’ai particulièrement apprécié Lola Giouse, déjà impressionnante dans Pièces de guerre en Suisse, et Zoé Schellenberg. Très différentes, elles prennent de plus en plus de place au fil de la représentation et elles illuminent la pièce. Dorrie, homosexuelle et androgyne avec ses cheveux courts, sait ce qu’elle veut et prend l’initiative. Tandis que Luisa, initialement hétérosexuelle, féminine avec sa longue chevelure dorée, est un peu perdue et n’ose pas s’opposer à Renate.

L’identité sexuelle, l’homosexualité, et dans une moindre mesure le SIDA, sont au cœur de cette histoire. Des thèmes déjà abordés dans la dernière pièce de la Comédie Angels in America. Mais cette fois-ci c’est plein d’espoir. C’est un hymne à l’amour, à la tolérance et à la liberté.

Mon appréciation :
4.5/5

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